La fierté des pécheurs

yu jia ao · qiu si
Quand vient l’automne à la frontière,
Le paysage devient sombre.
Volant vers le sud, les oies sauvages
Partent sans laisser d’ombre.
Quand le soleil décline, un tapage
Se mêle au son des cors sans nombre.
Entourée de mille montagnes, la fumée
S'élève par-dessus la ville solitaire
Aux portes fermées.

Une coupe de vin à la main,
Je pense au lieu natal lointain.
Le Nord-Ouest pas encore reconquis,
Comment puis-je retourner à mon pays?
Sur le sol givré résonne
La flûte regrettant l’automne.
Nul ne peut s’endormir
A voir vieillir
Le général de douleur
Et les soldats en pleurs.

Poème chinois:

「渔家傲 · 秋思」
塞下秋来风景异,衡阳雁去无留意。四面边声连角起,千嶂里,长烟落日孤城闭。
浊酒一杯家万里,燕然未勒归无计。羌管悠悠霜满地,人不寐,将军白发征夫泪。

范仲淹

Explication du poème:

Ce poème est l'un des chefs-d'œuvre de Fan Zhongyan. Il reflète son expérience personnelle de la vie à la frontière et décrit la nostalgie des généraux frontaliers pour leur ville natale.

La première moitié du poème évoque l'arrivée de l'automne, et le paysage de la frontière nord-ouest est très différent de celui de Jiangnan. Les oies qui volent vers Hengyang n'ont aucunement l'intention de rester. Au crépuscule, le cor a sonné, et le son unique du vent, du sifflement des chevaux, de la flûte Qiang et du cor a résonné dans toutes les directions. Dans les collines ondulantes, le soleil se couchait, la fumée verte s'élevait et la porte de la ville solitaire était fermée.

Dès la première phrase, l'auteur nous emmène dans un cadre particulier. Nous sommes en automne et nous nous trouvons à la frontière. Hengyang, au sud de la ville, est de retour au pic des oies, et ressemble beaucoup aux oies qui tournent en rond, ici à la surface des oies, mais dans l'écriture des gens. En d'autres termes, même les oies ne sont pas disposées à rester ici, et encore moins les gens. Mais, après tout, les soldats de la frontière ne sont pas des oiseaux migrateurs, mais ils restent à la frontière.

Le son est riche en caractéristiques de la zone frontalière. Le clairon de l'armée souffle, le son de la frontière suivra dans toutes les directions. Ici, l'auteur prend le clairon de l'armée comme corps principal à écrire, et il entraîne tous les sons de la zone frontalière. Cela signifie que bien que les oies se soient envolées, la garnison ici n'est pas partie, et non seulement elle n'est pas partie, mais avec ses clairons, elle est étroitement liée aux habitants des zones frontalières. Ce son est peut-être un peu monotone, voire un peu triste, mais il est magnifique, plein de force.

Deuxième moitié du paragraphe : en buvant une tasse de vin trouble, on ne peut s'empêcher de penser à des parents qui se trouvent à des kilomètres de là, maintenant que la guerre n'a pas encore été pacifiée, qu'elle n'est pas encore établie, et qu'on ne peut pas faire de plans de retour anticipé. Le son lointain de la flûte Qiang, le temps froid, le gel et la neige. La nuit est profonde, les gens qui se battent à l'extérieur ont du mal à dormir, qu'il s'agisse du général ou des soldats, tous sont blanchis par le gel et la neige, et ne peuvent que verser des larmes en silence.

Les soldats à la frontière buvaient du vin trouble en pensant à leurs parents restés au pays et à chaque brin d'herbe et arbre de leur ville natale, et le mal du pays et la nostalgie de ces soldats se sont intensifiés à la tombée de la nuit. À la fin, le poète se demande pourquoi les gens ne peuvent pas dormir. Le général a des cheveux gris, pourquoi sert-il encore ? Les jeunes soldats qui gardent la frontière pour le pays, pourquoi pleurent-ils encore ? Il y a ici un élément de tristesse, mais ce n'est pas important, l'important c'est de s'inquiéter, de se plaindre, de s'indigner. Ils s'inquiètent de la sécurité du pays, se plaignent que personne à la cour impériale ne s'occupe de ces soldats frontaliers, si bien que ces derniers ne peuvent pas se retirer chez eux, ni retrouver leurs épouses.

L'ensemble du poème est d'une humeur triste et d'un sentiment fort. Il s'agit d'une chanson des anciens soldats frontaliers chinois.

Traducteur de poésie:

Xu Yuan-chong(许渊冲)

À propos du poète:

Fan Zhong-yan

Fan Zhongyan (范仲淹), 989-1052 après J.-C., est un célèbre homme d'État, penseur, militariste et homme de lettres de la dynastie des Song du Nord, dont la maison ancestrale était Duke et qui s'installa ensuite à Suzhou, dans la province de Jiangsu.

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