Le pavillon des hirondelles rimé comme les vers de Zhang Zhongsu III

yan zi lou he zhang zhong su III
Un ami lui apporte au printemps un message
De sa visite à la tombe du secrétaire.
Les peupliers sont gros pour piliers de l’étage.
Comment ne pâlit pas la joue d'une solitaire?

Poème chinois:

「燕子楼和张仲素 · 其三」
今春有客洛阳回,曾到尚书墓上来。
见说白杨堪作柱,争教红粉不成灰?

白居易

Explication du poème:

Ce poème est le troisième d'une série d'échanges poétiques entre Bai Juyi et Zhang Zhongsu sur le thème de "La Tour des Hirondelles." La maîtresse de la tour, Guan Panpan, était à l’origine une célèbre courtisane de la dynastie Tang, avant de devenir la concubine du ministre Zhang Yin. Après la mort de Zhang Yin, Guan Panpan vivait seule dans la Tour des Hirondelles pendant plus d'une décennie, jurant de ne jamais se remarier et restant fidèle à son défunt mari. Lorsqu’il entendit son histoire, Bai Juyi fut profondément touché par sa fidélité indéfectible et composa ce poème pour exprimer sa tristesse. À travers le récit d’un voyageur qui revient au printemps, le poème exprime la mélancolie face au passage du temps et aux changements dans la vie, tout en déplorant la jeunesse de Guan Panpan qui s'estompe et la beauté qui s’efface.

Premier couplet : “今春有客洛阳回,曾到尚书墓上来。”
Ce printemps, un voyageur est revenu de Luoyang ; il avait visité la tombe du ministre Zhang.
Le poète introduit l’histoire de la Tour des Hirondelles à travers le récit du voyageur, rapprochant ainsi le passé du présent. La tombe de Zhang Yin devient un témoin silencieux du passage du temps, tandis que la visite du voyageur symbolise l’attention persistante du monde extérieur envers le destin de Guan Panpan.

Deuxième couplet : “见说白杨堪作柱,争教红粉不成灰?”
On dit que les peupliers près de la tombe restent fermes comme des piliers, alors pourquoi la beauté doit-elle se faner et se réduire en poussière ?
Ici, Bai Juyi fait un contraste saisissant entre la force durable des peupliers et la nature éphémère de la beauté juvénile, exprimant une profonde tristesse face à la jeunesse de Guan Panpan qui se dissipe. Les peupliers, dressés vers le ciel, symbolisent la résilience et la longévité, tandis que "la poudre rouge" (une référence à la beauté des femmes) succombe inévitablement au passage du temps. La question rhétorique à la fin intensifie la lamentation du poète, reflétant à la fois l’impermanence de la vie et la tristesse pour la solitude de Guan Panpan et son dévouement sans faille.

Caractéristiques de l’écriture:

Ce poème, avec son langage concis et évocateur, dépeint le passage du temps et les vicissitudes de la vie. En juxtaposant la permanence des peupliers à la nature éphémère de la beauté, le poète exprime magistralement sa tristesse face au destin de Guan Panpan. L’utilisation du récit du voyageur ajoute une couche de subtilité aux émotions du poème, tandis que la question rhétorique finale renforce la résonance poétique du texte, laissant le lecteur dans une profonde réflexion.

Appréciation globale:

Le poème commence par le récit d’un voyageur qui revient de Luoyang, mais en vérité, c’est Bai Juyi lui-même qui exprime sa tristesse par la voix d’un autre. Alors que la tombe de Zhang Yin et ses peupliers restent inchangés, Guan Panpan endure sa solitude dans la Tour des Hirondelles, sa jeunesse se dissipant. À travers le contraste des “peupliers comme des piliers” et de “la beauté réduite en poussière,” Bai Juyi met non seulement en lumière la solitude de Guan Panpan, mais critique aussi les normes sociales qui ont restreint le destin des femmes. Ce poème n’est pas seulement une élégie pour Guan Panpan, mais aussi une réflexion sur l’impermanence de la vie et la beauté éphémère.

Réflexions:

Ce poème nous rappelle que le temps est implacable, et que la beauté s’éteint, tandis que s'accrocher au passé ne mène pas forcément à un réconfort. La lamentation de Bai Juyi sur les peupliers immuables et la disparition de la beauté reflète une résignation sous-jacente à la brièveté de la vie. Face aux changements inévitables du temps, peut-être devrions-nous apprendre à apprécier le présent au lieu d’être prisonnier de la tristesse du passé.

Traducteur de poésie:

Xu Yuan-chong(许渊冲)

À propos du poète:

Bai Ju-yi

Bai Juyi (白居易), 772 - 846 après J.-C., est le poète le plus prolifique de la dynastie Tang, avec des poèmes dans les catégories des oracles satiriques, de l'oisiveté, du sentimentalisme et des rythmes divers, et le poète le plus influent après Li Bai Du Fu (李白杜甫).

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