Chant d’un Ancien Palais de Li Shangyin

qi gong ci · li shang yin
La porte impériale était ouverte à l'ennemi.
De danseuse aux fleurs de lotus on faisait fi.
Les vainqueurs chantent comme les vaincus la nuit.
L'ancienne cloche fait encor le même bruit.

Poème chinois

「齐宫词」
永寿兵来夜不扃,金莲无复印中庭。
梁台歌管三更罢,犹自风摇九子铃。

李商隐

Explication du poème

Ce poème fut composé en 857 après J.-C., alors que Li Shangyin parcourait les anciens sites des Six Dynasties jadis prospères. Ému par le paysage, il exprima ses regrets face aux tragédies des royaumes déchus et formula ses inquiétudes concernant la dynastie Tang, espérant que les dirigeants puissent tirer les leçons de l'histoire. À travers les alternances de prospérité et de déclin des dynasties Qi et Liang, le poème se veut une satire de l'époque contemporaine, sonnant l'alarme pour ses contemporains.

Premier distique : « 永寿兵来夜不扃,金莲无复印中庭。 »
Yǒngshòu bīng lái yè bù jiōng, jīnlián wú fù yìn zhōngtíng.
Quand les troupes ennemies arrivèrent à Yongshou, les portes de nuit restèrent ouvertes,
Des lotus dorés ne se reflètent plus dans la cour du palais.

Le poète utilise le "Palais de Yongshou" pour évoquer la nuit de la chute de la dynastie Qi du Sud, dépeignant l'empereur déchu plongé dans les plaisirs et sans défense, conduisant à la tragédie nationale. Le "lotus doré" symbolise la prospérité passée des danses palatiales, désormais disparue, soulignant la désolation postérieure à la chute du royaume.

Second distique : « 梁台歌管三更罢,犹自风摇九子铃。 »
Liáng tái gē guǎn sān gēng bà, yóu zì fēng yáo jiǔ zǐ líng.
Les chants et musiques du palais Liang cessèrent seulement à la troisième veille,
Pourtant le vent continue d'agiter les clochettes à neuf grelots.

À travers la "terrasse Liang" symbolisant la cour de la dynastie Liang, le poète suggère que même après le changement de régime, la vie de débauche persiste. "Le vent agitant les clochettes à neuf grelots" fonctionne à double sens : description réaliste et allusion au maintien des mœurs corrompues de Qi par les dirigeants Liang, les condamnant au même destin.

Analyse approfondie

Le poème révèle la cyclicité historique par le contraste entre la nuit de la chute des Qi et les festivités de la cour Liang. Plutôt qu'une critique directe, le poète choisit habilement les "clochettes à neuf grelots", relique historique traversant les deux dynasties, suggérant l'inéluctabilité des chutes impériales. Ces clochettes, jadis symbole de la débauche de l'empereur Qi déchu, résonnent encore dans le palais Liang, présageant le même destin pour les nouveaux dirigeants. Cette approche métaphorique et allégorique, utilisant l'objet pour évoquer l'histoire et le calme pour souligner le mouvement, confère au poème une profondeur historique et une satire subtile.

Spécificités stylistiques

  1. Extraits historiques condensés : Le poète ne déroule pas les faits historiques mais sélectionne des moments-clés - la nuit de la chute des Qi et les festivités des Liang - résumant en quatre vers les cycles historiques.
  2. Métaphore matérielle chargée de sens : Les "clochettes à neuf grelots" symbolisent à la fois la débauche de l'empereur Qi et la perpétuation des vices sous les Liang, révélant par cet objet la répétition historique.
  3. Contrastes satiriques : L'opposition entre "portes non fermées" (négligence avant la chute) et "musiques jusqu'à tard" (insouciance du nouveau régime) constitue un avertissement aux dirigeants.

Éclairages

Par le parallèle entre les dynasties Qi et Liang, le poète révèle la loi historique selon laquelle l'auto-indulgence et l'inertie des dirigeants mènent inévitablement au déclin. La leçon de la chute des Qi ne fut pas retenue par les Liang qui sombrèrent dans les mêmes excès. Plus qu'un constat historique, c'est une satire contemporaine exhortant les gouvernants à méditer l'histoire, à rester vigilants dans la prospérité pour éviter de répéter les erreurs du passé.

Traducteur de poésie

Xu Yuanchong(许渊冲)

À propos du poète

li shang yin

Li Shangyin (李商隐), oriundo de la ciudad de Jiaozuo, provincia de Henan, 813 - 858 d. C., fue un joven en circunstancias extremadamente difíciles. En literatura, Li Shangyin fue un gran poeta de la Dinastía Tang Tardía, cuyos poemas estaban a la altura de los de Du Mu. Sus poemas estaban escritos en forma de canciones y poemas, atacando los males de la época, recitando historia y enviando despedidas a los amigos.

Total
0
Shares
Prev
Poème du Palais de Li Shangyin
gong ci · li shang yin

Poème du Palais de Li Shangyin

La faveur du roi coule comme l’eau courante, Gagnée ou perdue, elle apporte

Next
Luo Yin
Luo Yin

Luo Yin

Luo Yin (罗隐), 833-909 après J

You May Also Like