Le printemps au sud du fleuve de Du Mu

jiang nan chun
Les loriots chantent parmi rouge et vert partout,
L'enseigne au vent au bord de l'eau, au pied du mont.
On voit les quatre cents quatre-vingt temples où
De brume et pluie émergent tant de pavillons.

Poème chinois

「江南春」
千里莺啼绿映红,水村山郭酒旗风。
南朝四百八十寺,多少楼台烟雨中。

杜牧

Explication du poème

Ce poème a été composé pendant la période Dazhong du règne de l'empereur Xuanzong des Tang (847-859), alors que Du Mu voyageait dans la région du Jiangnan. Ému par les magnifiques paysages printaniers du Jiangnan, il écrivit ce poème. À travers la description des couleurs du printemps dans le Jiangnan, le poète montre non seulement la beauté du paysage, mais exprime aussi ses réflexions sur les vicissitudes de l'histoire, fusionnant émotions et scènes, laissant une impression durable.

Premier couplet: « 千里莺啼绿映红,水村山郭酒旗风。 »
Qiān lǐ yīng tí lǜ yìng hóng, shuǐ cūn shān guō jiǔ qí fēng.
Sur les vastes terres du Jiangnan, les rossignols chantent partout, les feuilles vertes et les fleurs rouges se reflètent harmonieusement ; dans les villages au bord de l'eau et les villes au pied des montagnes, les bannières des auberges flottent au vent printanier.

Ce couplet commence par "mille lieues", offrant une perspective vaste, montrant la vitalité et l'éclat du printemps dans tout le Jiangnan. "Le chant des rossignols" capte l'ouïe, tandis que "le vert reflété par le rouge" saisit la vue, utilisant une combinaison de sons et de couleurs, de mouvement et de calme, pour dépeindre un paysage printanier lumineux du Jiangnan. Les images des "villages au bord de l'eau", des "villes au pied des montagnes" et des "bannières des auberges" décrivent davantage les caractéristiques géographiques et culturelles uniques du Jiangnan. En particulier, les mots "bannières des auberges au vent" transforment une scène statique en une scène dynamique, donnant plus de vitalité à l'image.

Deuxième couplet: « 南朝四百八十寺,多少楼台烟雨中。 »
Nán cháo sì bǎi bā shí sì, duō shǎo lóu tái yān yǔ zhōng.
Les innombrables temples laissés par la dynastie des Liang du Sud, combien d'entre eux sont encore enveloppés dans cette brume pluvieuse ?

Ce couplet passe du paysage printanier actuel aux vestiges historiques, combinant "dynastie des Liang du Sud" et "brume pluvieuse" pour créer une ambiance éthérée et profonde. Le poète utilise "quatre cent quatre-vingts temples" comme une référence symbolique, montrant la prospérité du bouddhisme à l'époque des Liang du Sud, tout en évoquant la mémoire de la prospérité passée. "Les pavillons dans la brume pluvieuse" conclut avec une scène imaginaire, renforçant les caractéristiques brumeuses du Jiangnan et symbolisant les vicissitudes de l'histoire et les changements humains.

Analyse globale

Ce poème, avec des traits simples mais vivants, fusionne habilement la prospérité du printemps dans le Jiangnan et les vicissitudes de l'histoire, montrant les goûts esthétiques uniques et les réflexions historiques profondes du poète.

Les deux premiers vers décrivent principalement les paysages printaniers du Jiangnan. Le poète utilise des mots comme "mille lieues", "chant des rossignols" et "le vert reflété par le rouge" pour montrer la vitalité et les couleurs éclatantes du printemps dans le Jiangnan ; puis, avec des images concrètes comme "villages au bord de l'eau", "villes au pied des montagnes" et "bannières des auberges", il ajoute une touche de vie unique au Jiangnan, dépeignant une scène printanière pleine de vitalité.

Les deux derniers vers passent du paysage printanier à l'histoire, évoquant les changements historiques à travers "les quatre cent quatre-vingts temples de la dynastie des Liang du Sud". Le poète, en décrivant les "pavillons dans la brume pluvieuse", montre le charme unique du Jiangnan, à la fois dans sa beauté naturelle et son héritage culturel. Bien que les pavillons soient cachés dans la brume, ils apparaissent vaguement, symbolisant la gloire passée et la solitude actuelle, exprimant les réflexions du poète sur les vicissitudes de l'histoire.

Parmi ces vers, "南朝四百八十寺,多少楼台烟雨中。" est un vers célèbre à travers les âges. Le poète exprime ses émotions à travers le paysage, dépeignant les anciens temples et pavillons vaguement visibles dans la brume pluvieuse du Jiangnan, créant une ambiance éthérée et lointaine. Bien que les pavillons existent encore, ils ne sont plus aussi glorieux qu'autrefois, et dans cette brume floue, se cachent des réflexions profondes sur les changements historiques et l'incertitude de la vie.

Caractéristiques de l'écriture

  1. Composition vaste, paysage magnifique :
  • Le premier couplet commence par "mille lieues", englobant tout le Jiangnan, montrant la vaste étendue et la prospérité du printemps.
  1. Combinaison de mouvement et de calme, fusion de sons et de couleurs :
  • Le poète utilise des mots comme "chant des rossignols", "le vert reflété par le rouge" et "bannières des auberges au vent", combinant à la fois la vivacité des sons et l'éclat des couleurs, dépeignant un Jiangnan printanier vif et lumineux.
  1. Fusion des émotions et des scènes, signification profonde :
  • Les deux derniers vers, à travers les vestiges des Liang du Sud, expriment des sentiments nostalgiques, et dans l'image brumeuse, se cachent les lamentations du poète sur les changements historiques et l'incertitude de la prospérité.
  1. Combinaison de réalité et d'imaginaire, résonance durable :
  • "Les pavillons dans la brume pluvieuse" conclut avec une scène imaginaire, laissant une impression floue mais profonde, offrant aux lecteurs une infinité de réflexions.

Réflexions

Ce poème ne dépeint pas seulement les magnifiques paysages printaniers du Jiangnan, mais cache aussi, derrière ces scènes lumineuses, des réflexions profondes du poète sur la vie, l'histoire et la société, offrant de multiples inspirations.

Tout d'abord, le poème montre la philosophie de l'incertitude de la vie et des vicissitudes de la prospérité. Le Jiangnan décrit par le poète est plein de vitalité et de couleurs printanières, avec des rossignols chantant dans les arbres, des fleurs rouges et des feuilles vertes se reflétant harmonieusement, et une atmosphère printanière vibrante. Cependant, en contraste frappant, les deux derniers vers dépeignent les "quatre cent quatre-vingts temples de la dynastie des Liang du Sud" vaguement visibles dans la "brume pluvieuse". Ces anciens temples, autrefois glorieux, témoins de la prospérité du bouddhisme et de la splendeur du Jiangnan, sont maintenant enveloppés dans la brume, semblant raconter en silence la disparition de la gloire passée. Le poète transmet ainsi le sentiment que "la prospérité est comme un rêve, les vicissitudes sont imprévisibles", rappelant que même la plus grande prospérité finira par être ensevelie par le temps. Tout comme la beauté du printemps dans le Jiangnan, bien que magnifique, finira par disparaître avec les changements de saison, les vicissitudes de l'histoire sont également irréversibles.

Ensuite, le poème exprime aussi une réflexion profonde sur les vicissitudes de l'histoire. À travers la description des "quatre cent quatre-vingts temples de la dynastie des Liang du Sud", le poète montre non seulement les vestiges historiques, mais évoque aussi la prospérité éphémère des Liang du Sud, devenue un souvenir lointain. Ces temples autrefois prospères et ces pavillons glorieux ne sont plus que vaguement visibles dans la brume, symbolisant l'inévitabilité des changements de dynastie et des vicissitudes humaines. Le poète, en utilisant les paysages printaniers du Jiangnan comme point de départ, évoque le souvenir de la gloire passée, tout en rappelant au monde que même les dynasties les plus puissantes et les époques les plus glorieuses, si elles négligent leurs fondations et se complaisent dans les plaisirs, finiront par décliner.

Enfin, ce poème reflète aussi une réflexion sur la transmission culturelle. Les "quatre cent quatre-vingts temples de la dynastie des Liang du Sud" vaguement visibles dans les paysages printaniers du Jiangnan, bien que ne brillant plus de leur gloire passée, laissent encore des traces dans la brume. Le poète, à travers cette image, exprime son admiration pour l'héritage culturel chinois. Que ce soit les temples des Liang du Sud, la beauté du Jiangnan, ou les sédiments de l'histoire, tout symbolise une transmission culturelle ininterrompue. Bien que le temps soit impitoyable et que les vicissitudes soient inévitables, les racines culturelles restent profondément ancrées dans cette terre, offrant des inspirations et des réflexions aux générations futures.

En résumé, ce poème, tout en dépeignant les paysages printaniers du Jiangnan, révèle profondément les thèmes de l'incertitude de la vie, des vicissitudes de l'histoire, de la nécessité de chérir le présent et de la transmission culturelle. Le poète utilise les paysages naturels pour refléter les changements humains, opposant la prospérité printanière à la gloire passée, rappelant au monde qu'en admirant la beauté des paysages, il faut aussi réfléchir aux changements de la vie, apprendre à chérir le bonheur présent, s'intéresser à l'histoire et à la réalité, afin de gagner une véritable sagesse et une compréhension profonde dans le flux du temps.

Traducteur de poésie

Xu Yuan-chong(许渊冲)

À propos du poète

Du Mu

Du Mu (杜牧), 803 - 853 après J.-C., était originaire de Xi'an, dans la province de Shaanxi. Parmi les poètes Tang, il était l'un de ceux qui présentaient des caractéristiques propres, et les générations suivantes ont aimé le classer aux côtés de Li Shangyin. Les poèmes de Du Mu sont lumineux et fluides, riches en couleurs.

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