Corbeau qui croasse dans la nuit de Li Yu

xiang jian huan · lin hua xie le chun hong
La rougeur du printemps quitte les fleurs dans le bois
En hâte, en hâte.
Comment souffrir la pluie au vent matin et soir
Qui les gâte?

Tes pleurs mêlés de fard rouge je bois
Jusqu’ à l’ivresse.
Quand pourrais-je te revoir?
Mes regrets comme un fleuve coulent sans cesse.

Poème chinois

「相见欢 · 林花谢了春红」
林花谢了春红,太匆匆。
无奈朝来寒雨晚来风。
胭脂泪,留人醉,几时重?
自是人生长恨水长东。

李煜

Explication du poème

Ce poème lyrique fut composé durant la captivité de Li Yu, où il projeta son désespoir existentiel sur un paysage printanier déclinant. En surface, il semble déplorer la fuite du printemps, mais en réalité, il exprime la douleur de la chute de son royaume et une prise de conscience aiguë de l'impermanence de la vie. À travers le paysage, l'émotion s'approfondit progressivement pour culminer dans le soupir infini des "regrets éternels de la vie".

Première strophe : « 林花谢了春红,太匆匆。无奈朝来寒雨晚来风。 »
Lín huā xièle chūn hóng, tài cōngcōng. Wúnài zhāo lái hán yǔ wǎn lái fēng.
Les fleurs des bois ont perdu leur rouge printanier,
Trop vite disparu.
Hélas, la pluie froide du matin, le vent du soir.

Le poète utilise les "fleurs des bois" comme symbole des choses belles mais éphémères, leur rouge éclatant représentant la splendeur passée. Leur disparition rapide évoque la brièveté de la vie, tandis que la pluie et le vent symbolisent les forces impitoyables qui ont détruit son royaume, reflétant son chagrin face au destin des Tang du Sud.

Deuxième strophe : « 胭脂泪,留人醉,几时重?自是人生长恨水长东。 »
Yānzhī lèi, liú rén zuì, jǐ shí chóng? Zì shì rénshēng cháng hèn shuǐ cháng dōng.
Larmes de fard, enivrantes,
Quand reviendront-elles ?
Les regrets éternels de la vie coulent comme les eaux vers l'est.

"Larmes de fard" fusionne magistralement la chute des pétales et les pleurs humains, personnifiant les fleurs tout en reflétant la propre douleur du poète. La question "quand reviendront-elles ?" exprime un désir nostalgique, tandis que la comparaison finale avec les eaux coulant vers l'est donne une image puissante de l'irréversibilité du temps et des regrets.

Analyse approfondie

Ce poème utilise le déclin printanier comme métaphore des vicissitudes humaines, exprimant le chagrin infini du poète face à la perte. La première strophe établit la brièveté de la beauté, liée au destin de son royaume. La seconde approfondit la tragédie à travers l'image des fleurs pleurantes, aboutissant à la conclusion universelle sur les "regrets éternels". La progression du paysage à l'émotion crée une atmosphère à la fois belle et déchirante.

Spécificités stylistiques

  1. Symbolisme naturel : Fleurs, pluie, vent et eaux deviennent alphabet du désespoir.
  2. Personnification poignante : Les "larmes de fard" transforment les fleurs en êtres sensibles.
  3. Structure en spirale : Chaque vers approfondit la mélancolie jusqu'à l'image finale des eaux éternelles.
  4. Économie verbale : Des mots simples ("trop vite", "hélas") chargés d'émotion intense.

Éclairages

Plus qu'une lamentation personnelle, ce poème offre une méditation universelle sur l'impermanence. La beauté fugace des fleurs nous rappelle la précarité de toute chose précieuse. Pourtant, c'est précisément cette fragilité qui en rehausse la valeur. Li Yu transforme sa douleur en un miroir où chacun peut voir ses propres regrets - une leçon intemporelle sur l'art de vivre avec les pertes inévitables tout en chérissant l'éphémère.

Traducteur de poésie

Xu Yuanchong(许渊冲)

À propos du poète

Li Yu

Li Yu (李煜) (937 - 978 AD), empereur de la dynastie des Tang du Sud, était un artiste aux multiples talents, doué pour la calligraphie et la peinture, pour la poésie et les textes, et pour la musique. Ses poèmes, en particulier ceux de la fin de sa vie, exprimaient principalement ses sentiments uniques face à la vie, la tristesse de perdre son pays, le chagrin de ne pas pouvoir maîtriser sa propre vie, le vide et la désillusion de son destin, ainsi que la tristesse et le désespoir de sa vie.

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