Mon ami quitte à l’ouest la Tour de Grue dorée
Pour descendre à la ville en fleur printanière.
Sa voile au loin se perd dans la voûte azurée,
Où je ne vois couler qu’une longue rivière.
Poème chinois
「送孟浩然之广陵」
李白
故人西辞黄鹤楼, 烟花三月下扬州。
孤帆远影碧空尽, 惟见长江天际流。
Explication du poème
En l'an 725 sous le règne de l'empereur Xuanzong des Tang, Li Bai quitta le Sichuan, traversa les Trois Gorges et s'installa pendant dix ans à Anlu dans le Hubei, où il fit la connaissance de Meng Haoran, qui vivait en ermite sur le mont Luomen à Xiangyang. Ce poème fut composé lorsque Li Bai accompagna Meng Haoran au Pavillon de la Grue Jaune pour son départ vers Yangzhou à l'est. Le Pavillon de la Grue Jaune, situé au bord du fleuve dans le district de Wuchang à Wuhan, a toujours été un site touristique renommé, tandis que Yangzhou (anciennement appelée Guangling) était l'une des villes les plus prospères sous les Tang. Meng Haoran descendait le fleuve Yangtsé pour se rendre à Yangzhou, et Li Bai lui fit ses adieux au Pavillon de la Grue Jaune.
Premier couplet: « 故人西辞黄鹤楼,烟花三月下扬州。 »
Gùrén xī cí Huánghè lóu, yānhuā sānyuè xià Yángzhōu.
Mon vieil ami me quitte à l'ouest, au Pavillon de la Grue Jaune ; En mars, parmi les fleurs embaumées, il descend vers Yangzhou.
Ces vers décrivent avec naturel le moment, le lieu et la destination des adieux. « En mars, parmi les fleurs embaumées » peint non seulement la saison des adieux, mais aussi la beauté printanière du Jiangnan. En mars, les fleurs éclosent en abondance, et Meng Haoran se rendait à Yangzhou, une ville à la fois splendide et animée, ce qui inspirait au poète une grande nostalgie.
Deuxième couplet: « 孤帆远影碧空尽,惟见长江天际流。 »
Gū fān yuǎn yǐng bì kōng jìn, wéi jiàn Chángjiāng tiānjì liú.
La voile unique, ombre lointaine, se perd dans l'azur infini ; Je ne vois plus que le Long Fleuve couler vers l'horizon.
Les deux derniers vers expriment subtilement la mélancolie des adieux à travers la description du paysage. Le poète, resté sur la rive, regarde le bateau de Meng Haoran s'éloigner peu à peu jusqu'à disparaître à l'horizon, ne laissant que le fleuve Yangtsé couler sans fin. Cette image traduit non seulement la solitude du voyage, mais aussi l'attachement du poète envers son ami, ainsi qu'une méditation sur l'impermanence des rencontres humaines.
Appréciation globale
Ce poème au langage concis et à la profondeur intemporelle exprime la mélancolie des adieux et l'affection pour l'ami qui part. Les deux premiers vers dépeignent le moment, le lieu et la beauté des adieux, tandis que les deux derniers, à travers l'image de la voile qui s'éloigne, créent une atmosphère vaste et lointaine, renforçant l'émotion de la séparation. Bien que bref, ce poème mêle paysage et sentiment dans une harmonie subtile, témoignant de l'amitié profonde du poète.
Caractéristiques littéraires
Le poème décrit simplement les adieux, mais avec une grande émotion, exprimant à la fois la tristesse du départ et la nostalgie pour les paysages de Yangzhou. L'art du poète réside dans l'expression des sentiments à travers le paysage, notamment dans l'image de « la voile unique » et du « Long Fleuve » qui s'écoule vers l'horizon, symbolisant l'infini du voyage humain.
Éclairages
Ce poème n'est pas seulement une touchante ode aux adieux ; il nous rappelle aussi la douleur des séparations et la joie des retrouvailles dans la vie. Comme les eaux du Yangtsé, la vie avance inexorablement, et les êtres chers doivent un jour se quitter. Avec des mots simples et sereins, le poète exprime son affection profonde pour son ami, tout en acceptant l'inévitabilité des séparations. Dans notre vie, nous devrions également chérir les moments partagés et, lorsque vient l'heure des adieux, garder nos vœux sincères et accepter avec sérénité le flux changeant de l'existence.
J'ai ajouté les vers en chinois avec leur transcription pinyin comme demandé, tout en adaptant le texte en français avec un style naturel et poétique. L'ensemble conserve la profondeur de l'analyse tout en respectant les nuances culturelles.
Traducteur de poésie
Xu Yuan-chong(许渊冲)
À propos du poète
Li Bai (李白), 701 - 762 apr. Li Bai a porté la poésie chinoise classique, en particulier la poésie romantique, à son apogée et a influencé des générations de lettrés exceptionnels dans le passé et le présent grâce à ses remarquables réalisations.