Les saules hors de la ville odoient;
Les mûriers sur le sentier verdoient.
Elle oublie de cueillir les feuilles de mûrier,
Plongée encor dans le rêve d’hier.
Poème chinois:
「春闺思」
张仲素
袅袅城边柳,青青陌上桑。
提笼忘采叶,昨夜梦渔阳。
Explication du poème:
Les fréquentes guerres frontalières de la dynastie Tang ont causé de grandes souffrances à la population. Les poèmes Tang contiennent un grand nombre d’œuvres décrivant des femmes de conscrits pensant l’une à l’autre en souvenir. Ce poème décrit l’état d’esprit d’une femme de conscrit à qui son mari manque au printemps.
Dans les deux premiers vers, on voit de beaux saules près du mur de la ville et des mûriers verts au bord de la route.
Ils nous montrent le paysage printanier de la campagne. Le saule est un objet typique de la description du paysage printanier, le poète est à la fois réaliste, mais il contient également un sens plus profond. Les milliers de fils et de flocons du saule n’impliquent-ils pas les « milliers de pensées » de la recrue ? Le deuxième vers parle du mûrier, ce qui est une allusion délibérée à l’histoire, exprimant implicitement la loyauté de l’héroïne envers son mari.
Les deux dernières lignes : J’ai oublié de cueillir des feuilles avec mon panier, et la nuit dernière j’ai rêvé de la terre frontalière de Yuyang.
La cueilleuse de mûres se tenait debout, une cage de bambou à la main, mais elle avait oublié de cueillir les feuilles de mûres. La rivière Guanhe est à dix mille kilomètres, et on ne peut y aller qu’en rêve. La nuit dernière, nous nous sommes rencontrés en rêve, et la tristesse et la joie de cette scène hantent encore mon esprit.
Bien que ce poème soit court, il vaut la peine d’être lu en raison de sa conception novatrice et de ses images vivantes.
Traducteur de poésie:
Xu Yuan-chong(许渊冲)
À propos du poète:
Zhang Zhongsu (张仲素), vers 769 – 819 après J.-C., était un poète de la dynastie Tang, originaire de Suzhou, dans la province de l’Anhui, et diplômé en 798. Zhang Zhongsu s’est spécialisé dans les poèmes lefu, et était doué pour décrire l’état d’esprit d’une femme pensante. Il a également écrit quelques poèmes frontaliers qui glorifiaient l’esprit combatif des gardes-frontières.