Neige avec Maître Tang de Yang Wanli

he tang shu du xue
Je croyais avoir du loisir, mais aucun loisir n’est complet,  
Tant les pensées secrètes tourbillonnent en moi.

Étendu, j’écoute la neige tomber — puis me lève en enfilant ma robe,
Sans attendre l’aube, je contemple sous la lune.

Les branches de prunier me semblent soudain plus nues,
Mes tempes grisonnantes révèlent ma solitude.

Les flocons, comprennent-ils le cœur des hommes ?
Dans le vent, ils jouent à former des boules éphémères.

Poème chinois

「和汤叔度雪」
道得闲来尽未闲,颇缘幽事搅心间。
卧听雪作披衣起,不待天明带月看。
更觉梅枝殊摘索,只惊蓬鬓却羁单。
飞花岂解知人意,风里时时戏作团。

杨万里

Explication du poème

Ce poème fut composé en 1192, la troisième année de l'ère Shaoxi sous l'empereur Guangzong des Song du Sud. À cette époque, Yang Wanli occupait le poste de vice-commissaire aux transports dans la région de Jiangdong, voyageant fréquemment entre Lin'an (actuel Hangzhou) et Jiankang (actuel Nanjing). Xinshi, situé au nord-est de l'actuel Deqing dans le Zhejiang, était une petite ville que le poète traversa lors de ses déplacements. En cette saison marquant la transition entre printemps et été, logé dans l'auberge de Maître Xu, Yang Wanli fut ému par les paysages ruraux alentour et composa cette série poétique. Ce quatrain heptasyllabique est le second des Deux poèmes écrits en logeant chez Maître Xu à Xinshi, où le poète brosse avec des traits simples une scène champêtre paisible et naturelle, exprimant sa joie devant la vie rurale et son affection pour l'innocence enfantine.

Premier distique : « 篱落疏疏一径深,树头新绿未成阴。 »
Lí luò shū shū yī jìng shēn, shù tóu xīn lǜ wèi chéng yīn.

"Une haie clairsemée borde un sentier qui s'enfonce,
Aux cimes des arbres, le vert tendre ne forme pas encore d'ombre."

Ce distique d'ouverture plante le décor par la pure description : haie, sentier et jeunes pousses composent l'arrière-plan estival, immobile, évoquant la fraîcheur et la quiétude du village. Le contraste entre la clairsemée haie et le sentier profond crée une perspective visuelle stratifiée.

Second distique : « 儿童急走追黄蝶,飞入菜花无处寻。 »
Ér tóng jí zǒu zhuī huáng dié, fēi rù cài huā wú chù xún.

"Des enfants courent précipitamment après un papillon jaune,
Qui, volant parmi les fleurs de colza, devient introuvable."

Ce distique introduit le mouvement dans la scène, capturant l'instant où les enfants chassent le papillon. Le poète saisit des détails vivants comme "courir précipitamment", "poursuivre" et "devenir introuvable", dépeignant avec vivacité l'innocence, l'énergie et la concentration des enfants, dans une image richement visuelle.

Lecture globale

Ce poème est un exemple classique de courte pièce lyrique dépeignant paysages et émotions. Sans recourir à un langage fleuri, le poète crée une atmosphère poétique à travers des scènes ordinaires. Les deux premiers vers, avec leur "haie clairsemée" et leur "vert tendre sans ombre", peignent la beauté paisible du début d'été ; les deux derniers vers se tournent vers la scène animée d'enfants chassant un papillon, pleine de dynamisme et de naïveté. Les images, bien que simples, sont hautement picturales, comme une peinture folklorique rurale.

Yang Wanli excelle à refléter les plaisirs de la vie à travers de menus détails naturels, ce poème incarnant les caractéristiques de son "style de la Sincérité" : un langage naturel et simple capable de transmettre une vitalité infinie. L'ensemble baigne dans la beauté tranquille des champs, exprimant l'amour du poète pour la nature, la vie et la pureté enfantine.

Spécificités stylistiques

  • Alternance mouvement-repos : Les deux premiers vers décrivent une scène calme, les deux derniers une scène animée, avec une transition fluide.
  • Détails vivants : La capture d'actions comme "courir précipitamment", "poursuivre" et "devenir introuvable" esquisse vivement les attitudes enfantines.
  • Langage frais et naturel : Sans ornements ni complexités, direct tout en étant riche de résonances.
  • Contraste marqué : L'environnement paisible et les enfants énergiques créent une tension poétique accrue.
  • Forte saveur de vie : Tirant son sujet de la vie rurale ordinaire, il révèle un charme authentique et profondément humain.

Éclairages

Ce poème nous rappelle que la poésie la plus belle se cache souvent dans les scènes les plus banales. Avec un cœur sensible et attentif, on peut saisir l'harmonie entre l'homme et la nature dans un simple sentier champêtre ou un champ de fleurs de colza. À travers l'instant candide d'enfants poursuivant un papillon, le poète transmet son émerveillement devant la vitalité et la pureté enfantine, nous invitant à préserver, au milieu des affaires mondaines tumultueuses, une part de cette innocence et de cette quiétude.

À propos du poète

Yang Wanli

Yang Wanli (杨万里 1127 - 1206), originaire de Jishui dans le Jiangxi, fut un célèbre poète de la dynastie Song du Sud, considéré comme l'un des « Quatre Grands Maîtres de la Restauration » aux côtés de Lu You, Fan Chengda et You Mao. Il obtint le titre de jinshi en 1154 et accéda au poste d'Académicien du Pavillon Baomo. Se libérant des contraintes de l'École poétique du Jiangxi, il créa le style naturel et vivant du « Chengzhai », prônant l'apprentissage de la nature et l'utilisation d'un langage simple mais profond. Sa poésie, souvent inspirée par la vie quotidienne, influença profondément les écoles lyriques ultérieures, en particulier l'école Xingling (Esprit et Sensibilité).

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Jeunes Saules de Yang Wanli
xin liu · yang wanli

Jeunes Saules de Yang Wanli

Les branches de saule, longues de cent pieds, caressent l’étang argenté,Gardez

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