Chant de Cueillette des Lotus de Liu Fangping

cai lian qu · liu fang ping
Dans le fleuve limpide baigné de soleil couchant,  
Les chants de Jing accompagnent les tailles fines de Chu.

Cueillir le lotus dès l'enfance est pour elles un jeu,
Dès quinze ans, elles chevauchent la marée.

Poème chinois

「采莲曲」
落日清江里,荆歌艳楚腰。
采莲从小惯,十五即乘潮。

刘方平

Explication du poème

Ce poème s'inscrit dans l'ancien thème musical de Chant de cueillette des lotus (采莲曲), l'une des sept mélodies des Rives du Jiangnan (江南弄), dépeignant souvent les scènes de travail et les joies simples des cueilleuses de lotus au Jiangnan. Au milieu de la dynastie Tang, alors que l'économie du Jiangnan prospérait, la cueillette des lotus était à la fois une activité agricole et un sujet esthétique prisé des lettrés. Le poème de Liu Fangping ne se contente pas de célébrer le paysage, mais through la depiction des cueilleuses de lotus, façonne une image saine et simple du travail, exprimant la beauté laborieuse et la vitalité quotidienne. En des mots extrêmement concis, le poète reflète les coutumes folkloriques de la région aquatique du Jiangnan et contient un éloge des travailleurs ordinaires.

Premier distique : « 落日清江里,荆歌艳楚腰。 »
Luò rì qīng jiāng lǐ, jīng gē yàn chǔ yāo.
"Soleil couchant sur les eaux claires,
Chants de Jing, taille fine de Chu éclatante."

Ce distique établit le temps, le lieu et l'ambiance : les reflets du soleil couchant sur la rivière créent une scène vespérale douce. "Chants de Jing" (荆歌) souligne les caractéristiques régionales, tandis que "taille fine de Chu éclatante" (艳楚腰) décrit la beauté avec une partie du corps, esquissant vivement la silhouette mince et gracieuse de la cueilleuse de lotus, alliant mouvement et repos, pleine de charme.

Second distique : « 采莲从小惯,十五即乘潮。 »
Cǎi lián cóng xiǎo guàn, shí wǔ jí chéng cháo.
"Cueillir des lotus depuis l'enfance,
À quinze ans déjà chevauchant les marées."

Le distique suivant se tourne vers l'expérience personnelle et les compétences laborieuses. "Habitée depuis l'enfance" (从小惯) montre la diligence et l'aisance de la cueilleuse de lotus, "à quinze ans déjà chevauchant les marées" (十五即乘潮) souligne son courage et sa compétence forgés dès le jeune âge, évoquant implicitement les véritables scènes des coutumes laborieuses du Jiangnan, tout en mettant en valeur la force de la jeunesse et une beauté saine.

Lecture globale

En seulement vingt caractères, le poème esquisse une image de cueillette des lotus au crépuscule Jiangnan : le soleil couchant sur les eaux claires, des chants mélodieux, une jeune fille à la taille fine et gracieuse, un travail courageux et habile… L'image est vive, l'ambiance radieuse. Through la description de l'environnement, l'évocation de l'apparence et la depiction des actions, le poète façonne la cueilleuse de lotus en une travailleuse à la fois belle et diligente, incarnant son admiration et son éloge pour les femmes ordinaires.

Bien que bref, le poème progresse par couches : décrivant d'abord la beauté de l'environnement et de l'apparence, puis la beauté du travail et des compétences, passant de la scène à la personne, de l'extérieur à l'intérieur, rendant le personnage riche et vivant. Le poème possède à la fois une forte vitalité quotidienne et une ambiance artistique fraîche, c'est un excellent exemple de "voir le grand dans le petit" dans les poèmes Yuefu.

Spécificités stylistiques

  • Brièveté et concision, ambiance pleine : Vingt caractères seulement, intégrant environnement, personnage et action, expression extrêmement riche.
  • Son épaulant le paysage, paysage dépeignant la personne : "Chants de Jing" évoquent des mélodies envoûtantes, s'harmonisant avec "taille fine de Chu éclatante", alliant son et couleur, sentiment et charme.
  • Dépeindre les personnes proche du folklore : L'accent n'est pas sur célébrer le paysage des lotus, mais sur décrire la diligence et la compétence des cueilleuses, paraissant authentique et simple.
  • Mots forgés et vivants : "Éclatante" (艳), "habitée" (惯), "déjà" (即) portent tous un poids important, transmettant avec précision la beauté, les habitudes et les compétences précoces du personnage.
  • Paysage et sentiment fusionnés : Scène naturelle et image humaine se reflètent mutuellement, montrant l'harmonie unifiée du travail et de la beauté.

Éclairages

La vraie beauté ne réside pas seulement dans l'apparence, mais aussi dans le travail lui-même. Through la depiction de la cueilleuse de lotus, le poète fusionne la beauté juvénile, la beauté laborieuse et la beauté naturelle, rappelant de chérir les forces les plus simples de la vie. Même une simple fille de village peut révéler une beauté saine, courageuse et vive dans son travail quotidien. Cela possède aussi une signification inspirante pour le lecteur moderne : la poésie véritablement touchante de la vie ne provient pas du luxe, mais réside souvent dans l'assiduité et le quotidien naturel.

À propos du poète

Liu Fangping

Liu Fangping (刘方平 env. 742 – env. 785), originaire de Luoyang dans le Henan. Poète ermite et peintre à la charnière entre le Haut et le Moyen Tang, il se distingua par un style poétique délicat et subtil, habile à dépeindre les lamentations de gynécée et les nuits lunaires. Bien que seuls 26 de ses poèmes subsistent dans les Poèmes complets des Tang, des œuvres comme Nuit de lune et Plainte printanière lui assurèrent une place dans le canon de la poésie tang. Acclamé comme « la voix pure du Haut Tang et l’annonce du Moyen Tang », sa poésie fusionna la lucidité du style Qi-Liang avec la sérénité zen, influençant profondément la tradition lyrique ci postérieure et la littérature féminine de l’ère Heian au Japon.

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