Une nuit chez la mère Xun sous les cinq pins

su wu song shan xia xun ao jia
Logeant tout seul sous les Cinq Pins.
De quoi me réjouir je n’ai rien.
Les paysans peinent en automne,
La fille écorce du riz et m’en donne
Dans un plat qu’elle sert à genous,
Baigné de lueur de la lune douce.
Que je me sens honteux devant son riz
En puis-je manger avec merci?

Poème chinois:

「宿五松山下荀媪家」
我宿五松下,寂寥无所欢。
田家秋作苦,邻女夜舂寒。
跪进雕胡饭,月光明素盘。
令人惭漂母,三谢不能餐。

李白

Explication du poème:

Ce poème a été écrit par Li Bai, qui s’est rendu dans la montagne Wusong (située dans le comté de Tongling, province de l’Anhui), a séjourné dans la maison d’une vieille femme pauvre, la vieille femme Xun, et a été traité avec hospitalité, et a été témoin du dur labeur et de la pauvreté de la famille de fermiers. Le poème raconte les difficultés du travail, exprime sa gratitude et sa honte, et révèle des sentiments touchants et sincères.
 
Les deux premiers vers : J’ai passé la nuit sous la montagne Wusong, et il n’y avait pas de joie dans la montagne, donc je me sentais seul. Les sentiments de solitude du poète sont écrits. Il n’y a rien dans ce village de montagne isolé qui puisse lui apporter de la joie, et tout ce qu’il rencontre, ce sont les difficultés et les souffrances des paysans.

Troisième et quatrième lignes : les paysans travaillent dur pendant la journée, et les femmes voisines pilent le riz la nuit avec un son très désolant. La saison des récoltes d’automne devrait être joyeuse, mais les paysans soumis à l’oppression de lourds impôts n’ont même pas le droit de rire un peu. Les paysans récoltent le jour et pilent le riz la nuit, et le bruit des femmes voisines qui pilent le riz vient de l’extérieur du mur, une à une, avec un son très désolant.

Phrases 5 et 6 : La vieille femme Xun s’agenouille et sert le riz, qui brille comme une assiette de perles. Les anciens s’asseyaient par terre, en pliant les genoux et en s’asseyant sur les talons, le haut du corps droit, ce qui s’appelait s’agenouiller. Comme Li Bai était assis sur ses genoux lorsqu’il mangeait, la vieille femme Xun s’est agenouillée lorsqu’elle lui a apporté le riz. La vieille mère Xun avait spécialement préparé le riz hu sculpté pour offrir une hospitalité chaleureuse au poète.

L’assiette était blanche, tout comme le riz de millet, et sous le clair de lune, le riz de millet brillait comme une assiette de perles. Le poète était profondément ému que le vieil homme lui offre cette assiette de riz mizutaki dans un village de montagne aussi difficile.

Les deux derniers vers : « La vieille femme de Xun était si gentille et généreuse dans son hospitalité que je ne pouvais pas supporter de la manger, même si je devais la repousser encore et encore ». Dans ce poème, la mère flottante fait référence à la vieille femme de Xun, qui était si sincère dans son hospitalité que Li Bai était très contrarié et incapable de lui rendre la pareille, et se sentait encore plus honteux d’être traité. Li Bai s’est excusé à plusieurs reprises et l’a remerciée, mais il n’a pas pu supporter de profiter de son repas. Bien qu’il n’y ait pas de description directe de la vieille femme de Xun dans le poème, l’image de sa loyauté et de sa gentillesse est aussi claire que le jour.

Les poèmes de Li Bai sont connus pour leur audace et leur élégance, mais ce poème n’est pas du tout complaisant. Le style est extrêmement simple et naturel. Le poète écrit de manière directe, comme s’il racontait le déroulement de son séjour nocturne dans un village de montagne, en parlant de ses sentiments intimes, avec un langage léger, ce qui est unique parmi les poèmes de Li Bai.

Traducteur de poésie:

Xu Yuan-chong(许渊冲)

À propos du poète:

Li Bai

Li Bai (李白), 701 – 762 apr. Li Bai a porté la poésie chinoise classique, en particulier la poésie romantique, à son apogée et a influencé des générations de lettrés exceptionnels dans le passé et le présent grâce à ses remarquables réalisations.

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